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«J’ai fait la première étape de Saint-Jacques de Compostelle »

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Ils sont près de 25000 pèlerins à partir du Puy-en-Velay chaque année sur le chemin légendaire de Saint-Jacques de Compostelle. Mais les curieux qui se demandent à quoi ressemble ce tracé mythique en regardant pensivement l’horizon sont bien plus nombreux encore.

La Communauté d’agglomération du Puy a donc mis en place depuis 2011 un système de navettes. Cette initiative permet aux indécis ou aux touristes de passage de faire l’expérience de la première étape du chemin en étant reconduits le soir même au point de départ, heureux et courbaturés !

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Vue du Puy-en-Velay, au premier plan le mont Saint Michel d’Aiguilhe

Conques et que d’autres souhaitaient simplement tester ce parcours. On a aussi pris en compte l’engouement actuel pour la randonnée. » explique Jean-Paul Grimaud, directeur de l’Office du Tourisme du Puy-en-Velay. Partant de ces différents constats, l’idée d’instaurer l’opération « Pèlerin d’un jour » a elle aussi fait son chemin. Ainsi, depuis 2011, 1500 personnes sont venues découvrir ce concept chaque année.

Un chemin pour tout le monde

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Le pèlerinage d’un jour relève presque du service public. Mais que penser de sa portée touristique et économique face à la sacralité d’un chemin comme celui de Saint Jacques ? Pour le directeur de l’Office de Tourisme, les retombées financières étaient déjà présentes bien avant le lancement du projet et font de toute façon partie du pèlerinage. D’autre part, il explique que ce chemin appartient à tous et qu’il se destine déjà à différents types de marcheurs : « On trouve des croyants qui adoptent une démarche spirituelle mais aussi des randonneurs qui choisissent ce circuit cette année comme ils feront le Stevenson ou le GR20 corse l’an prochain, par défi sportif. ». Ainsi, le rôle de la Communauté d’agglomération réside d’abord dans le bon accueil réservé à ces profils multiples et dans la réponse à une demande variée. Cela n’empêche pas Le Puy-en-Velay de revendiquer avec fierté ce départ de Saint Jacques de Compostelle, déclaré premier itinéraire culturel par le Conseil de l’Europe, et de l’assumer comme un marqueur identitaire et touristique. « Le Saint-Jacques, c’est la Tour Eiffel du Puy » rappelle Laurent Wauquiez, maire de la ville. En contrepartie, la Communauté contribue à l’entretien des chemins sur son territoire. L’opération « Pèlerin d’un jour » a par ailleurs permis de procéder à différents aménagements comme l’installation de sanitaires, de tables d’orientation, de panneaux visuels concernant les paysages ou les types d’habitat, d’application pour smartphones… « On essaye d’apporter des services sans dénaturer le chemin pour autant » résume Jean-Paul Grimaud.

 

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Paysage du Velay depuis le chemin de St Jacques

« Quelque chose qui porte »

 

Au-delà de ces réflexions polémiques et territoriales, il faut avant tout souligner la beauté de ces premières étapes en Haute-Loire. Considéré comme l’un des endroits les plus marquants du pèlerinage, le tracé depuis le Puy jusqu’à l’Aubrac séduit par ses paysages montagneux et sa grande authenticité. On peut aisément se projeter dans les pas de ceux qui, il y a mille ans, observaient déjà ces mêmes lieux et on peut penser avec soulagement que rien n’a vraiment changé dans ces grands espaces préservés. Et puis le charme de Saint Jacques, c’est aussi ce brassage culturel et générationnel. Il y a ceux qui arrivent avec les meilleurs4 équipements sportifs, ceux qui n’ont pas la tenue adéquate mais qui sont habitués, faisant tinter leurs coquilles accrochées à chaque nouveau pas. « Parfois, on voit aussi partir des personnes qui en temps normal prendraient leur voiture pour se rendre à la boulangerie à deux pas de chez elles. On se dit qu’elles n’arriveront jamais au bout, et puis quelque chose les porte. » raconte Jean Paul Grimaud. Finalement, Saint Jacques, c’est avant tout une quête de soi et de ses limites. Et au même titre que les pèlerins qui laissent des cailloux au pied des croix sur le chemin, chaque marcheur veut, lui aussi, apporter sa pierre à l’édifice d’une construction de soi, peu importe le genre de défi qu’il s’impose.

 

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Eglise St Christophe-sur-Dolaizon

 

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Chapelle de Montbonnet Photo : agglo le Puy-en-Velay

 

 

 

 

 

 

Photos : OT le Puy-en-Velay

Office de Tourisme
43000 Le Puy-en-Velay
Tél : 04 71 09 38 41
www.ot-lepuyenvelay.fr

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La navette « St Jacques» à St Privat d’Allier

Trois parcours
8,5 kilomètres jusqu’à Saint Christophe sur Dolaizon, 17 jusqu’à Montbonnet, ou encore 24, ce qui représente la distance réelle de la première étape du pèlerinage, jusqu’à Saint Privat d’Allier. Ces trois parcours ont été créés pour répondre à différents profils de randonneurs. Les circuits les plus courts permettent aux enfants, aux séniors, ou aux petits marcheurs de faire eux aussi partie du voyage. C’est sans nul doute l’aspect familial et convivial qui domine. Qu’ils aient parcouru 8 kilomètres ou 24, tous se retrouvent en fin d’après midi dans le même bus, spécialement relooké pour l’opération, avec sa carrosserie couverte de chemins fleuris. « Le car dessert successivement trois arrêts pour rechercher les marcheurs. L’ambiance est plaisante et puis la navette, c’est dans l’air du temps, ça a une connotation développement durable » relate Jean-Paul Grimaud.

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