Extrait du n° 41
Il n’y a guère que le bois de Boulaise et l’abbaye de Puyferrand qui séparent le château de Nohant et celui de Loye-sur-Arnon. Et deux femmes passionnées à deux époques différentes toutes deux jardinières et botanistes émérites …
L’une d’elles, Nanou Hendriks, nymphe des fleurs et flamande a quitté son Brabant natal parce que trop étroit à son goût, pour venir cultiver son jardin en Berry depuis le XXIe siècle ! Nanou Hendriks a, non seulement planté son jardin à Loye sur Arnon, mais aussi un étrange décor «Duvl» (petit diable en flamand ). . .
Passons aux jardins qui sont pluriels et tous très singuliers… Si vous débarquez à Drulon en stilettos, le chat vous prêtera ses bottes ! pour longer le verger de cydonias et entrer au jardin floral situé sur l’arrière potager, avant de gagner le jardin des chambres tel un musée à ciel ouvert, puis le jardin sauvage celui de Bacchus et surtout celui de Pæon du nom du célèbre médecin grec qui, d’après Homère, soigna Pluton blessé par Héraclés, uniquement par des pivoines.
Mais Piet Hendriks, lequel préférez vous ?
«J’aime tous les jardins bien faits, autant un jardin à la française qu’un jardin romantique ou contemporain, bien sûr, le jardin Pæon me tient à cœur car il fleurit de plus de 400 variétés de pivoines qui, d’avril à mai, valent le détour».
Drulon, havre de paix et plein de surprises, où l’insolite artistique et végétal est toujours là, au coin de l’allée, ou perché dans les arbres !
Pour les Hendriks, du Brabant au Berry, il n’y avait qu’un B majuscule à franchir pour trouver terres et espaces ! Et pour ce qui est de la terre, notre jardinier sait de quoi il parle : «Quand j’ai commencé à travailler avec la charrue je me suis planté dans un endroit limoneux et humide, mais le voisin est venu me tirer de là !»
La famille Hendriks fait partie de ces pionnières qui sont allées chercher leur bonheur là où ils l’ont trouvé.
Ce qui les étonne le plus en France ?
La lenteur administrative, mais pas assez lente pour les décourager !
Piet Hendriks nous confie encore : «Oui je serai capable d’aller planter encore un jardin sur un autre continent, mais dans une autre vie ! N’importe où, mais sans tulipes ?»
Même si Drulon n’est pas Keukenhof, vous y verrez aussi des tulipes à fleurs de pivoines…
Marie-Thérèse JOLY
Un décor chamarré exceptionnel accueille tout en harmonie une exposition d’art contemporain renouvelée chaque année
Le chien de la famille est le premier à vous accueillir dans son royaume enchanté, car à Drulon, non seulement on plante, mais aussi on joue, entre les bosquets, à cache-cache avec d’étonnantes sculptures. Et on se laisse prendre au jeu, quand ce n’est pas la petite fille de la famille qui prend la pose de sirène géante autour du bassin. Bref voilà bien une famille, venue de Hollande, pour réenchanter le Berry si besoin est encore!
Des collections de rosiers, d’hémérocalles et de dahlias se succèdent dans leur floraison mais notre coup de cœur se porte vers le jardin de Paéon où fleurit une collection unique de pivoines arbustives et herbacées de Chine.
Les Jardins de Drulon
Piet et Nanou Hendriks
18170 Loye-sur-Arnon
Tél : 02 48 56 65 96
Photos : Jardins de Drulon/Marie Hendriks
D&P/Geneviève Grandjean