Lorsque Jean Marais, l’acteur inoubliable de films de cape et d’épée vint à Cordes, il y trouva le plus beau décor de cinéma dont il pouvait rêver. La plus belle scénographie, grandeur nature, inventée par Raymond VII de Toulouse au XIIIème siècle !
Avec autant de venelles, de palais, de places que d’apparitions de chevaliers, grands fauconniers et arbalétriers… Tous ceux qui se rendent à Cordes depuis des siècles pour revisiter le passé immobile, portent sur ces pierres le même regard que celui que leur portaient les gens d’alors…
Allons à la rencontre de ces Cordais toujours voués à leurs murailles. Avec eux faisons le vœu que la langue du grand loup qu’est le temps, ne parvienne jamais à blesser les murs de la Doyenne des bastides. Des murs sous haute surveillance et qui font l’objet de restaurations continues. Grâce à la Société des Amis du Vieux Cordes, en 2010 les travaux portèrent sur le remaniement de la toiture de la porte de Jane, la reprise des pierres de meneaux des fenêtres de la porte des Ormeaux et le traitement du bois du portail peint. Travaux subventionnés par la DRAC, le Conseil Régional et le Conseil Général. En 2011 et 2012 ces travaux se poursuivront sous le contrôle de Patrick Gironnet, architecte des Bâtiments de France.
Cordes, véritable Mont Saint Michel de la terre pour Philippe Hériat, Prix Goncourt 1939, qui n’y vit que chats et fleurs ! Et pourtant ces belles façades n’en ont pas fini de nous faire écarquiller les yeux; façades riches de sculptures qui sont autant de messages muets comme ce visage au-dessus de la porte de la maison Carrié Boyer pour ne citer qu’elle. L’architecte américaine, Catherine Jean Barrett vient d’achever après trois ans de recherches, une thèse de doctorat concernant l’architecture civile et militaire de Cordes. Elle constitue un formidable outil de travail pour tout chercheur et simple curieux sur l’évolution de l’architecture et l’Histoire de la cité sur fond d’hérésie cathare. Chemin faisant, si vous vous penchez pour voir le fond du puits de la Halle ( le plus profond d’Europe), vous verrez peut-être les inquisiteurs qui y furent jetés…
Aujourd’hui Cordes compte 996 habitants et des milliers de touristes (au XVIème siècle on dénombrait 6000 âmes).
Impossible de ne pas faire le détour et de monter là-haut à 279 m d’altitude.
A ne pas manquer, la fête de la Bonne Vie à l’automne sous la Halle et pour quelques écus goûter, place de la Bride, à la traditionnelle Croustade Al Cabessal de 4m². Les Cordais, qui pour les cités voisines, se tiennent entre eux comme les œufs d’une omelette, savent faire de leur bastide un piton gourmand ! Les Responchons sont de la fête en Avril, quand ce n’est pas la navette qui cuit doucement sous vos yeux pour ne pas en perdre une miette !
Cordes planète gourmande… Qui a eu le privilège un jour de déjeuner au Grand Ecuyer à côté de la Reine Elisabeth d’Angleterre ou de l’Empereur du Japon ? Qui a goûté au gratin de fraises des bois en citron et coulis d’abricot ? Dessert qui a fait le tour du monde grâce à Yves Thuriès, le meilleur ambassadeur de Raymond VII !… Qui résiste à l’ascension de Cordes pour une de ses truffelines ou un palais cordelais ? Dans la vallée du Cérou, au pied de la citadelle, le football a remplacé les tournois, mais ici tout parle de guerres somptueuses comme l’écrit Jean Giono, guerres fastueuses qui vont de pair avec la richesse des costumes endossés chaque année par les Cordais lors des fêtes du Grand Fauconnier. Pourtant Cordes a eu aussi ses périodes de déclin et notamment après la guerre de 39-45. Déclin enrayé par des artistes tels qu’Yves Brayer et ses amis de la Villa Médicis qui y plantèrent leurs chevalets. Les ferrures des palais, teintées de vert de gris, retrouvèrent leur brillance…
Aujourd’hui le message est passé. Ils sont nombreux à vous proposer leurs œuvres dédiées à Cordes.
Marie-Thérèse JOLY
Cordes s’est vue rebaptisée Cordes sur Ciel en 1947 par l’écrivain, aussi parisienne qu’Albigeoise, Jeanne Ramels-Cals, parce que bâtie sur le ciel. Cordes est sur ciel comme Belle Ile est en mer !
Haut de page, photo : OT Cordes/Benoit Piquart
Chaque année en juillet, les fêtes médiévales du Grand Fauconnier mettent la cité à l’heure du Moyen-Âge : fauconnerie, musique, danse, et costumes… animent la ville.
Pour en savoir plus…
Office de Tourisme
42 Grand Rue Raymond VII
Maison Gaugiran
81170 CORDES
Tél : 05 63 56 00 52
www.grandsites.midipyrénées.fr
www.cordessurciel.fr